Un peu d'histoire

 
 

L'Autonomie est un vain mot quand d'autres décident pour vous

 

1974 : un groupe de jeunes myopathes, lourdement handicapés physiques, atteignent leurs 20 ans. Ils décident d'échapper à l'institution spécialisée où leur pouvoir de décision est ignoré. Ils ont la volonté de mener une vie aussi proche que possible de celle des valides.

Afin d’obtenir des solutions concrètes, ce petit groupe se constitue en association "VivreDebout" le 27 Décembre 1974 et dont le parrain est Jacques la-chanson-de-jacques-brel (Est-il impossible de vivre debout). Son conseil d'administration est composé en majorité de personnes handicapées.

Son objectif : l'amélioration de la vie des adultes grands handicapés physiques.

 

L'autonomie communautaire
La réflexion s'oriente vers la définition d'un cadre de vie à dimension familiale dont la finalité est de favoriser l'intégration de la personne handicapée dans un environnement social ainsi que la prise de responsabilité de chacun dans le fonctionnement de la structure : l'amélioration de la vie des adultes grands handicapés physiques.

 

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1977 : avec l'accord de la DDASS* et de la commission régionale des institutions sociales et médico-sociales, une unité de 3 appartements pour 9 personnes handicapées est ouverte à Elancourt, dans une zone piétonnière, à proximité d'équipements collectifs de toute nature. C'est leur première expérience d'autogestion sous tutelle : organisation de la vie quotidienne de la structure dans ses différents aspects (embauche et mise en formation des AMP* 24 h/24, comptabilité, gestion...), et pour les questions médicales ou autres, les résidents ont recours aux services du quartier.

Du point de vue financier, la structure fonctionne avec un prix de journée versé par l'aide sociale pour chaque locataire : celui-ci était égal et même parfois inférieur à celui versé dans les institutions. Le budget est géré collectivement par les résidents et leur permet de faire face aux salaires du personnel (85% du budget) et en partie aux dépenses de logement et de nourriture.

 

De la colocation au "Foyer Eclaté" et "Logements Regroupés"
1980 : le foyer évolue: des résidents choisissent des appartements individuels à proximité, dotés d'aides techniques. Ainsi 4 structures en appartement sont créées :

  • Noisy-le Grand (94), Val de Reuil (27), Maurepas et Elancourt (78).

1997 : les 2 foyers Saône/Thiérache de Maurepas sont regroupés en un seul ; "Les logements éclatés". Les autorités de tutelle conseillent rigoureusement VivreDebout d'accepter un gestionnaire de direction et par conséquent, sous prétexte du handicap aggravé des résidents, une gestion en double tarification. Il s'agissait davantage d'une expérimentation pour "resserrer les cordons de la bourse" car le handicap ne représente plus la tendance prioritaire.

Un projet SSIAD* (Service de Soins Infirmiers à Domicile) à objectif expérimental est mis en place ; il s'étend sur le territoire de la ville nouvelle afin d'arrondir les angles. La gestionnaire choisie dans le cadre du respect du quota "salariés handicapés" et dont le salaire coûte 3 postes d'AMP*, a "carte blanche" sur la direction des deux établissements (Maurepas et Noisy). Résultats déficitaires catastrophiques !

2001 : le Conseil Général des Yvelines confie à l'APAJH78*, la gestion du SSIAD*. La gestionnaire voyant ses pouvoirs de décision réduits, intente contre son employeur VivreDebout, un procès aux Prud'hommes dont elle sera déboutée.

Une convention de gestion des "logements éclatés" est signée, basée sur la spécificité de VivreDebout avec un "comité de suivi" sous la présidence alternée des deux associations, laissant pour ainsi dire, aux résidents pionniers-ex gestionnaires une illusion d'autogestion!

C'est un retour à la case départ : aucune autre alternative n'est proposée. Les résidents alertent les Conseils Généraux "payeurs" notamment en accusant le directeur de maltraitance. Le prix de la journée étant à double tarification, un contrôle drastique des autorités conclue à une mauvaise organisation de la gestion de l'établissement, particulièrement le SSIAD* qui n'a pas atteint l'objectif escompté.

2005 : l'avènement de la Prestation du Handicap (PCH*) donne des ailes aux anciens résidents qui voient leur rêve d'indépendance enfin se réaliser. La plupart emménage en appartement individuel, embauche leur assistant de vie à titre personnel, déménage parfois en province.

Depuis, VivreDebout axe à présent son action dans l'aide et les conseils à ceux qui désirent vivre à domicile, autonomes.