Bloc-note Présidente

 
 

     Etre en mouvement dans l’audace et la créativité est possible. Restons vivants, inventifs et actifs afin de sauvegarder notre citoyenneté légitime, dans le pays berceau des droits de l’homme.

     Droit de l’Homme et du citoyen : depuis douze ans, la loi de 2005 nous a fait miroiter que nous deviendrions "libres et égaux en droit et en devoir". Nous sommes devenus des employeurs qui se mordent les doigts d’avoir fait le choix proposé par la trilogie du Droit Républicain "Liberté - Égalité - Fraternité". Cette loi subit une accumulation de reculades et devenons délegitimes à l’égalité des chances à compensation du handicap.

     L’égalité des chances : en 2005, on y croyait. Depuis 2013, elle est réduite à néant. L'Etat persiste dans ses préjugés en nous traitant comme des incapables majeurs. Il veut faire croire qu'il se positionne dans le camp du bien, du vrai, de l'intelligence. Calculateur, oubliant ses valeurs fondatrices, il nous emprisonne dans des grilles de classification et de tarification discriminante, frisant la non assistance à personne en danger.

     Droit à compensation du handicap : les heures de PCH* en diminution, les prix d'achat "juteux" des aides techniques, les "reste à charge ruineux" fixés par la MDPH* qui nous obligent d'aller "mendier". En faisant fi de notre précarité financière. L'Etat nous oblige à être des "hors la loi" en occultant le droit du travail pour nos assistants de vie. Il prefère se protéger avec le système institutionnel des structures d'aide à la personne en mode prestataire ou mandataire, moins qualitatives, plus onéreuses et qui ne correspondent pas à nos besoins d'autonomie.

     Aujourd'hui, je lance un appel à ne pas abandonner le combat, à toute personne concernée, assistants de vie et bénéficiaires de la PCH*, prestation qui, selon son appellation, a raison d'être et doit continuer d'exister.
     J'ai fait moi-même le choix de vie autonome car la loi me l'autorise et parce que j'aime La Vie. J'aime me sentir vivante chaque fois que l'on me couche, réveille, que je me laisse laver, habiller, parer, chaque fois que je jette un dernier coup d'oeil au miroir avant de vaquer "rouli roulant" à mes occupations.
     Malgré ma surveillance draconienne sur mes ressources financières, je varie peu mon alimentation "la moins chère possible" et frise le rouge à la banque.
     On ne parle jamais des personnes en situation de handicap qui se laissent mourrir (suicide), désemparées, exténuées par le parcours du combatant sans fin : paperasse, remboursement injustes de "trop perçus" ou refus.

     Il fallait l'écrire non dans le but d'apitoyer mais pour pointer la réalité étouffée. Nous ne vaincrons l'offensive menée sourdement par l'Etat contre la PCH* qu'à la condition de la nommer. N'attendons plus une ènième grande loi supposée salvatrice.
     Rejoignez-nous car la vie est trop belle pour la laisser se dégrader jusqu'à la perdre.